Migrants ou sécurité sociale : faut-il choisir ? Par Nabil

« Le président de la NVA ,Bart De Wever, a récemment demandé, dans une carte blanche, de choisir ! »

« De choisir entre accueillir des migrants et de l’autre côté maintenir notre sécurité sociale, donc, maintenir les pensions de nos petits vieux, les allocations de chômage, des allocations familiales. Alors, si je vous parle de ça aujourd’hui, c’est parce que moi, je suis le fils de deux migrants et que d’un autre côté les sujets de la sécurité sociale m’intéressent. Alors, le choix que nous propose Bart De Wever, on a l’impression qu’on se retrouve à la friterie… Là, on commande une frite et le gars fait avec la frite ce sera quelle sauce ? Et qu’on panique, qu’on doit choisir entre l’exotique sauce brasil et la locale mayonnaise. Le choix, que nous demande de faire Bart De Wever, il est vicieux. Pour trois raisons : La première raison c’est que Bart De Wever sous-entend que les migrants viennent ici uniquement pour notre sécurité sociale. C’est faux, ça ne tient même pas la route. Il suffit de se mettre à la place de ses migrants pendant cinq minutes, imaginez que vous, vous êtes dans un pays qui est bombardé sans cesse, imaginez que le réchauffement climatique ruine votre lieu de vie, imaginez que vous n’avez qu’une seule solution, à savoir, fuir votre pays ! Vous n’allez pas comparer pendant dix minutes les quinze systèmes de protection européen, vous n’allez pas regarder là où l’on paye les meilleures allocations de chômage. Non ! Vous allez faire une seule chose fuir ! La deuxième raison pour laquelle Bart De Wever a tord c’est qu’il sous-entend que les étrangers sont un coût pour notre économie, un coût pour notre sécurité sociale… là aussi, c’est faux ! Selon une étude de l’OCDE en 2013, les migrants rapportent bien plus que ce qu’ils ne coutent, ils rapportent 0,75 % du PIB et si en plus, on améliorait leurs taux d’emplois, si il n’y avait pas de discriminations à l’embauche, ils rapporteraient plus encore, 0,9 % du PIB on estime. La troisième raison pour laquelle Bart De Wever a tord, c’est que il pense que la sécurité sociale est un coût, là aussi c’est faux. La sécurité sociale, c’est un investissement lorsqu’on dépense de l’argent dans les soins de santé, c’est pour employer des gens dans les hôpitaux pour améliorer la médecine, lorsqu’on dépense de l’argent pour les pensions ou pour les allocations familiales, c’est pour que cet argent-là soit dépensé en Belgique, dans l’économie belge! La sécurité sociale c’est un investissement et un investissement pour que les gens se soignent bien, pour que les gens vivent une vie meilleure et évitent de tomber dans la pauvreté. Alors, au final, est-ce qu’il y a moyen de refuser le choix que tente de nous imposer Bart De Wever, est-ce qu’il y a moyen d’avoir, d’un côté,  des migrants qui sont accueillis et de l’autre côté, une bonne protection sociale ? Oui. La Belgique est un des pays les plus riche au monde. Alors, accueillir des migrants, qui en plus, ne coûtent pas, ce n’est pas un problème, c’est même une opportunité pour notre économie et au niveau de la protection sociale, ce n’est pas un problème non plus. Pourquoi ? Parce que la sécurité sociale est essentiellement financée sur base des cotisations sociales. Alors, les cotisations sociales sont basées sur le salaire, votre salaire. Dès que vous travaillez, vous cotissez. Ce que Bart De Wever oublie de vous dire, c’est que lui et le gouvernement dans lequel ll est, il travaille contre les cotisations sociales et contre un meilleur financement à la sécurité sociale et qui dit un moins bons financements dit de moins bonnes prestations sociales, de moins bonnes pensions, de moins bonnes allocations de moins bons soins de santé. »

« Refuser le choix de Bart De Wever, c’est opter pour la solidarité. Pas la solidarité sélective qu’il propose là maintenant où la solidarité avec les gens que nous connaissons ; nos voisins ou parce qu’ils sont beaux ou gentils. Il faut une solidarité totale, qu’ils soient à Arlon, Anvers, Ostende, Liège ou Namur ou Charleroi, on s’en fous. C’est ça, la sécurité sociale. »

« Moi, par exemple, je cotise et je cotise pour la pension de Bart De Wever et c’est très bien comme ça. Alors, Bart De Wever, on ne choisira pas entre accueillir des migrants et renforcer la sécurité sociale. Accueillir les uns, c’est renforcer l’autre. Nous, à la friterie lorsqu’on nous demande de choisir entre l’exotique sauce brasil et la délicieuse et locale mayonnaise, on ne choisit pas… On prend les deux ! »

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