Business et vies humaines : le rôle de la Belgique. Par Benjamin

Comment imaginer mettre le commerce ou les emplois avant les vies humaines ? C’est pourtant ce que font beaucoup de gens, à gauche comme à droite. On vit dans un monde où la rentabilité prime souvent sur le reste. Les contraintes, qu’elles soient environnementales, sociales ou morales, sont souvent reléguées au second plan. Et, il est vrai que c’est une question qui n’est pas toujours simple à trancher. Il y a pourtant des circonstances pour lesquelles il ne devrait même pas y avoir de débat.

Premier exemple, le cas des ventes d’armes à l’Arabie Saoudite. Le gouvernement wallon n’a jamais cessé de signer les licences d’exportation d’armes vers ce pays. Une dictature de plus en plus autoritaire et qui est impliquée dans des crimes de guerre à répétition dans le cadre du conflit au Yemen. C’était le cas sous le gouvernement précédent de Paul Magnette, c’est toujours le cas sous le gouvernement actuel de Willy Borsus. On ressort en permanence l’argument de la défense de l’emploi, sans jamais chercher à réorienter la production. Un pays comme la Suède, pourtant, un des premiers producteurs au monde d’armement, a des règles très stricte. Elle a, en 2015, mis fin à son accord de coopération militaire avec l’Arabie Saoudite et ne lui vend maintenant plus d’armes. C’est donc possible.

Un deuxième exemple. Le cimentier Lafarge a continué à exploiter une usine se trouvant pourtant sur le territoire aux mains de l’État Islamique. Et ce grâce à des versements d’argent au groupe terroriste. Ils ont donc ainsi contribué à alimenter la terreur.

Troisième exemple. Des entreprises flamandes ont continué à livrer en Syrie des substances chimiques, malgré l’embargo. Elles ont ainsi peut-être permis au régime syrien de reconstituer son stock d’armes chimiques, que l’ONU avait pourtant fait détruire en 2015. La centaine de morts de l’attaque chimique de Khan Sheikoun est donc peut être imputable à des substances belges.

Quatrième exemple. A la frontière de la bande de Gaza, des manifestants pacifiques palestiniens se sont fait abattre par des soldats Israéliens. Pourtant, les snipers utilisés ne sont pas produits en Israël… A quand un embargo systématique des pays qui ne respectent pas les lois de la guerre et qui ne respectent pas les droits humains ? Jamais dans aucune circonstance, les Droits Humains ne peuvent être relégués en seconde position derrière des pseudo-priorités économiques. Une perte d’un emploi sera toujours moins grave qu’une perte d’une vie humaine. Et par ailleurs, nous sommes bien assez riches pour qu’il n’y ait même pas de perte d’emploi. Pour reprendre l’exemple des ventes d’armes à l’Arabie Saoudite, la FN Herstal est une entreprise à 100% aux mains des pouvoirs publics. Arrêter les ventes immorales, tout en maintenant l’emploi, c’est donc un choix qui est juste… politique !

Alors, que pouvons-nous faire ? Amnesty International, notamment, travaille sur ces questions. Ils mènent en ce moment la campagne baptisée « Wallonie Immorale » qui demande la fin des exportations d’armes vers l’Arabie Saoudite. N’hésitez pas à ajouter votre nom à la campagne de récolte de signatures. Ils demandent aussi un embargo des ventes d’armes vers Israël, et un meilleur contrôle des ventes de substances chimiques vers la Syrie. Parce que jamais aucun business ne peut se faire aux dépens des vies humaines.

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